Combien de personnes vivent en situation de handicap en Côte d’Ivoire ? Face aux journalistes le jeudi 13 janvier 2022 dans la commune d’Abobo à Abidjan, la Coordination des Associations de Personnes Handicapées de Côte d’Ivoire (CAPH-CI) a donné des chiffres.
La rencontre avait pour but d’instruire des acteurs de médias et des influenceurs sur les réseaux sociaux, sur le cadre juridique et réglementaire concernant les personnes handicapées de Côte d’Ivoire. Cet atelier qui est un pan de la campagne de sensibilisation de la Coordination des associations de personnes handicapées de Côte d’Ivoire (CAPH-CI) sur « la participation des personnes handicapées à la gouvernance locale », a aussi été une occasion de faire le point sur cette frange de la population. Selon le Recensement général de la population et de l’habitat de Côte d’Ivoire de 2014, le pays compte 453 453 personnes en situation de handicap. Ces statistiques ont été appuyées par Koné Yacouba, le président de la CAPH-CI. « En termes de chiffres, en Côte d’Ivoire on a 15,60 % de personnes non voyantes et malvoyantes, 15,20 % de personnes sourdes et malentendantes, 17,40 % de personnes bègues, 2,90 % de personnes atteintes d’albinisme, 38,80 % de personnes handicapées motrices et 10,10 % de personnes handicapées psychiques », a-t-il révélé. Ces personnes, a indiqué la CAPH CI, rencontrent d’énormes difficultés de plusieurs ordres. Notamment au niveau de la santé, de l’éducation/formation, de l’accessibilité/mobilité et de l’emploi. Des difficultés qui pourraient être corrigées si la gouvernance locale était plus inclusive. « Je suis une personne en situation de handicap, tout ce qui se décide sans moi n’est pas pour moi ». C’est cette approche que la Coordination des associations des personnes handicapées de Côte d’Ivoire entend promouvoir auprès des décideurs. « Selon notre analyse, il n’y a pas d’institutions fortes qui prennent en compte la question du handicap qui est transversale. Aujourd’hui chaque ministère travaille de façon isolée et les informations ne sont pas recoupées. Or si on avait un ministère chargé des personnes handicapées, cela allait permettre de mieux cerner la question et de mieux poser les problématiques du handicap au niveau du gouvernement », suggère Koné Yacouba. Les participants à ce renforcement de capacités se sont réjouis de l’initiative qui favorise une meilleure compréhension de la question du handicap. « Il était important que nous soyons formés, parce qu’il y a des terminologies qui nous embrouillaient. Est-ce qu’il fallait dire handicapés directement ou personnes handicapées lorsqu’on veut parler d’un tiers atteint d’un handicap ? Au sortir de cette rencontre, j’ai retenu qu’il faut désormais employer le terme « personnes handicapées », confie Christelle Kouamé, journaliste à radio Abobo.
Maria-Nellie Kesse (7 Info.ci)